Passionné de feux d’artifice, Frédéric Lepla tire les portraits des plus grands shows pyrotechniques aux quatre coins de la planète. Grâce à Sony France, il a eu l’opportunité d’utiliser le nouvel objectif ultra grand angle de chez Sony: le 12 24 GM F2.8 sur un terrain très explosif, celui du feu d’artifice du 14 juillet à la Tour Eiffel.

Revenons tout d’abord sur ton parcours :

J’ai lancé mon activité de photographie en 2010, à la base comme photographe généraliste : mariages, entreprise, concerts…
Du classique, mais il est vrai qu’une de mes spécialités est devenue la photographie pyrotechnique.
La passion de la pyrotechnie et la compatibilité de ces évènements avec mes horaires de travail m’ont permis de consolider cette spécialisation.
Le réel décollage fut le spectacle pyrotechnique d’Annecy l’énergie d’une étoile en 2012, où après la publication sur les réseaux sociaux, j’ai été repéré par quelques artificiers.
C’était le début de l’effet boule de neige.

Dans votre travail, quel matériel utilisez-vous ?

Le matériel n’est qu’un outil, et je suis passé du reflex plein format au petit « mirrorless » dès la première génération de ces hybrides avec le A7R1.
On passe d’un gabarit de parpaing A900 à celui d’une briquette A7R, très appréciable quand on voit les contraintes de poids des bagages des différentes compagnies aériennes ^^.
Blague à part, c’est surtout la possibilité d’adapter d’anciennes optique avec les bagues d’adaptation.

Mais la principale raison du passage du reflex au mirorless est justement l’absence de miroir !
Ce fameux miroir qui se lève pour que la lumière irrigant le pentaprisme de visée soit dirigée vers le capteur.
Ce mouvement entraine des vibrations pouvant très subtilement nuire à la qualité des images.
Bref, dans la photographie pyrotechnique, cette recherche d’absence de flou de bougé et de vibration passe d’abord par un bon trépied,
puis par de petites astuces comme le blocage du miroir sur les reflex, puis l’absence de miroir, et le premier rideau électronique.
Chaque petit pas vers l’absence de vibration permettra de gagner en netteté sur de longs temps d’exposition.

Depuis le A7R1, j’ai pratiqué toutes les générations avec maintenant les A7R3 et A7R4 dans le sac.
Ce sont des pas de géant à chaque saut de génération surtout depuis la génération 3 où en plus d’avoir un boitier capable de la photo sur trépied,
j’ai maintenant un Auto focus digne d’une Formule 1 pour les photos de mariage avec la détection AF sur l’oeil, un vrai régal.
D’ailleurs, concernant la photo de mariage, le gros avantage est également de pouvoir automatiquement afficher la photo faite dans l’oeilleton durant quelques secondes, et ainsi s’assurer qu’il n’y a pas d’oeil fermé sur des photos de groupes.
Je n’ai plus du tout besoin de baisser l’appareil et de devoir contrôler la photo sur l’écran de contrôle… c’est déjà fait. Quel gain de productivité sur des photos de groupes !

Peux tu nous en dire plus sur ce feu d’artifice de Paris du 14 juillet 2020 et de ton utilisation du nouveau 12/24 F2.8 GM ?

Tout d’abord, je voudrais remercier Nicolas de Groupe F, et le binôme Guillaume et Sarah de chez Sony. Ils m’ont tous respectivement aidé dans mon travail de production d’images de haute qualité.

Effectivement, nous vivons une période difficile dans le monde d’aujourd’hui et ce feu du 14 Juillet est devenu : Paris fait danser les étoiles, le bal céleste.
L’interprétation de cette dénomination peut se faire aussi bien pour nos proches partis avec ce Covid, que notre corps médical, que tous les autres qui se sont rendus utiles !
Il était important pour moi d’y être, et quand j’ai exposé ce projet « short track » à Sony, l’équipe a été à l’écoute et très réactive.

Donc oui, j’ai la chance de pouvoir tester ce nouveau 12/24 F2.8 GM dans les conditions de terrain extrêmes au coeur d’un gros feu d’artifice.

La veille du jour J, j’ai pu faire quelques essais comparatifs avec mon propre 12/24 G F4 en focale 12mm aux ouvertures F8 et F11.
J’ai donc mis en oeuvre deux A7R4 avec ces deux 12/24, chacun avec les mêmes réglages.

Le premier point noté est la faible différence de poids et d’encombrement entre les deux versions. Certes le GM est un peu plus imposant, mais cela reste anecdotique.

Le second point est la facilité de mise au point en focus manuel vis a vis de la version F4, où l’on a tendance à passer plus de temps pour trouver le focus. Là, sur le GM, c’est simple et rapide.

Le troisième point qui m’a « choqué » est la quantité de lumière ( à ouverture identique !) de chacune des images. Le GM éblouit littéralement par ses résultats et doit finalement une transmission de lumière bien meilleure.

En quatrième point, c’est l’absence de flare en plein soleil et un sunstar plus flatteur.

SEL 1224 F4 G ISO100 F11 800MS
SEL 1224 F2.8 GM ISO100 F11 800MS

Le choix du positionnement s’est fait conjointement avec Nicolas, et là on voit bien que nos artères de circulation n’ont pas été forcément construites au cordeau ^^
Bref, pour un baptême du feu, ce sera un baptême du feu ! Le choix du positionnement se porte sur le bord du pont d’iéna. Le trépied est positionné au maximum de sa stabilité, presque au ras du sol face à la Dame de fer et il est cerné de gros calibres d’artifice.

Le spot est beau, l’angle est sexy avec l’habillage des deux cavaliers arabe et grec de la rive droite, avec cette Tour Eiffel, le tout volontairement en contre plongée.
Un doute néanmoins concernant les retombées des cendres et poussières des pas de tir situés à proximité…

Le temps d’une dernière vérification du cadrage, de la MaP, des bon réglages pyro et il est temps d’évacuer la zone pour shooter à distance… le baptême du feu va commencer.

Le show est à la hauteur de l’évènement, cadencé et rythmé. Les rafales et les explosions s’enchainent au cours des différents tableaux successifs.

Une fois le feu terminé, la phase d’attente de déminage commence…. mon doute revient sur l’éventualité de présence de poussières sur la lentille frontale.
Les minutes passent, feu vert des artificiers pour entrer en zone pyro, et là je vois une lentille immaculée malgré l’environnement immédiat d’un champ de tir d’artifice.
Yes, le traitement de surface fonctionne à merveille.

Après avoir rangé le reste du matériel et autres boitiers télécommandés, direction l’hôtel pour la phase de découverte et de traitement des photos.

Les points positifs du Sony 12-24 F/2.8 GM

  • netteté optimale au centre comme aux bords.
  • pas de flare, malgré les nombreuses lyres de scénographie présentes.
  • pas de poussières sur la lentille malgré le côté explosif du terrain.
    = pas de correction géométrique appliquée ( pas de profil LR disponible à ce jour).

Les points négatifs

  • maintenant il va falloir investir !

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